Escarres : comprendre, prévenir et soigner les plaies de pression

Les escarres, aussi appelées plaies de pression, sont des lésions de la peau et des tissus sous-jacents qui surviennent généralement chez des personnes alitées ou en fauteuil roulant de manière prolongée. Fréquentes en milieu hospitalier, en Ehpad ou à domicile chez les personnes en perte de mobilité, elles représentent un enjeu majeur de santé et de qualité de vie. Mieux comprendre les escarres, c’est mieux les prévenir.

Qu’est-ce qu’une escarre ?

Une escarre est une lésion cutanée causée par une pression prolongée sur une zone du corps, souvent combinée à un manque de mobilité, une mauvaise circulation sanguine ou une humidité excessive (transpiration, incontinence).

Les zones les plus touchées sont les parties du corps où les os sont proches de la peau :

• le sacrum (bas du dos)
• les talons
• les hanches
• les coudes
• les chevilles

En cas de pression continue, les tissus sont privés d’oxygène et finissent par se nécroser.

Les stades d’évolution d’une escarre

Les escarres évoluent en plusieurs stades, allant de la simple rougeur à la plaie profonde :

• Stade 1 : rougeur persistante, la peau est intacte mais douloureuse et chaude au toucher.
• Stade 2 : atteinte superficielle de la peau (phlyctène, ulcération).
• Stade 3 : perte de tissu touchant le derme et parfois les tissus sous-cutanés.
• Stade 4 : plaie profonde atteignant muscles, os ou tendons, avec risque élevé d’infection.

Les personnes à risque

Certaines populations sont particulièrement exposées :

• Les personnes âgées ou alitées de façon prolongée
• Les personnes en fauteuil roulant
• Les patients souffrant de maladies neurologiques (paralysies, AVC)
• Les personnes souffrant de dénutrition ou de déshydratation
• Les personnes diabétiques ou ayant des troubles circulatoires

Prévenir les escarres : la clé, c’est l’anticipation

La prévention est essentielle et repose sur plusieurs bonnes pratiques :

1. Changer régulièrement de position

Il est conseillé de mobiliser ou repositionner la personne toutes les 2 à 3 heures, même la nuit si nécessaire.

2. Utiliser du matériel adapté

• Matelas anti-escarres à air ou en mousse viscoélastique
• Coussins de positionnement pour fauteuils roulants
• Talonnières et repose-talons pour soulager les points d’appui

3. Soins de la peau

• Maintenir une hygiène irréprochable
• Garder la peau sèche et bien hydratée
• Utiliser des produits protecteurs en cas d’incontinence

4. Favoriser une bonne nutrition

Une alimentation riche en protéines, vitamines et minéraux favorise la cicatrisation et prévient la dégradation des tissus.

5. Surveillance régulière

Les soignants, aidants familiaux ou infirmiers doivent inspecter quotidiennement les zones à risque.

Que faire en cas d’escarre ?

Face à une escarre débutante, il est important d’agir rapidement :

• Soulager la pression sur la zone concernée
• Appliquer des soins locaux (sur avis médical)
• En cas de plaie ouverte ou infectée, consulter un professionnel de santé (infirmier, médecin, dermatologue).

Une escarre évoluée nécessite un suivi médical strict et parfois une prise en charge hospitalière.

L’importance de l’accompagnement

Le rôle des aidants et des professionnels de santé est central. En milieu hospitalier, en établissement ou à domicile, la prévention et la prise en charge des escarres doivent s’inscrire dans une démarche globale de soins, centrée sur le confort et la dignité de la personne.

En résumé

Les escarres ne sont pas une fatalité. Grâce à une vigilance quotidienne, du matériel adapté et un accompagnement attentif, il est possible de prévenir leur apparition et d’en limiter les conséquences. Que ce soit pour une personne âgée, une personne en situation de handicap ou un patient immobilisé temporairement, le maintien de la mobilité, l’hygiène et la nutrition sont les piliers d’une prévention efficace.

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